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Comment gérer sereinement les écrans en famille ?

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Dernière mise à jour le juillet 11, 2022

Si vous ne vivez pas en autarcie, vous avez probablement déjà entendu beaucoup d’infos au sujet des écrans.

De nombreux spécialistes, chercheurs, professionnels de santé alertent régulièrement sur les « risques », et même les « dangers » des écrans.

A tel point que vous auriez presque honte, parfois, d’avouer que vos enfants regardent la télévision ou jouent à la console…

Vous vous doutez que ce n’est pas l’idéal pour occuper vos enfants.

Mais bon, d’un autre côté, les écrans nous facilitent un peu la vie.

Ça fait du bien, parfois, de proposer un temps de dessin-animé à nos enfants. Un moment qui va nous permettre de souffler un peu dans le rythme effréné de la journée… Un temps calme pour nos enfants, et surtout, un temps calme pour nous !

Il y a quelques années, mon côté orthophoniste vous aurait probablement mal jugés. Ce côté-là voit chaque semaine des enfants affectés par une trop grande consommation d’écrans.

J’avais donc en tête de nombreux principes quant aux écrans, et j’étais relativement fermée sur ce sujet. Mes idées étaient arrêtées : zéro écran, c’est facile et puis c’est tout.

Heureusement, depuis, j’ai évolué !

Je suis devenue maman, et j’ai compris beaucoup de choses.

« Avant, j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants. »

Diaboliser n’est pas la solution.

Culpabiliser non plus.

Cet article, je n’aurais probablement pas pu l’écrire de cette façon avant de devenir maman.

Ma fille aura 4 ans dans quelques semaines, et elle regarde la télévision. Bien sûr, on contrôle et on pose des limites, mais c’est un moment de plaisir pour elle.

Il nous arrive de regarder un Disney ensemble.

De temps en temps, on regarde des photos prises en famille sur le smartphone.

Avec le contexte sanitaire actuel, on passe des appels en visio à la famille.

Parfois, je suis soulagée de la savoir calme en train de regarder un dessin-animé pour avoir le temps de faire certaines choses tranquillement.

En revanche, il peut arriver que les écrans deviennent source de conflit.

« Je veux la télé tout de suite »

« C’est moi qui décide ce qu’on regarde »

« Non on n’arrête pas, je veux encore »

Il peut même survenir, à l’arrêt de l’écran, des crises de larmes.

Mais alors, comment éviter ces tensions ?

Comment trouver un équilibre ?

Comment fixer les limites ?

Comment vivre sereinement en famille avec les écrans ?

Dans cet article, je vais vous présenter les 10 points qui, selon moi, nécessitent une vigilance quant à l’usage des écrans.

Mais tout d’abord, c’est quoi le problème avec les écrans ?

Pourquoi est-il important de les limiter ?

Les écrans sont suspectés d’être responsables de nombreux troubles chez le jeune enfant et même plus tard.

En fait, ce ne sont pas les écrans en tant que tels. C’est la surexposition. C’est l’usage excessif, le cumul d’écran et les contenus non adaptés qui sont mauvais.

La surexposition aux écrans peut impliquer différentes conséquences :

Une baisse d’activité physique

Récemment, on a appris par exemple que les 7 – 18 ans ont vu leur capacité physique diminuée de 25% par rapport aux années 70 : en 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, tandis qu’en 2013, pour cette même distance il lui en faut 4.

La fédération française de cardiologie recommande 1 heure d’activité physique quotidienne pour les enfants.

Des conséquences sur le sommeil

Ce n’est un secret pour personne, l’utilisation d’écrans avant de se coucher va non seulement retarder l’endormissement, mais également diminuer la qualité du sommeil. La lumière bleue, les contenus excitants et le manque d’activité physique en journée en sont responsables.

Un retard dans l’acquisition du langage

Une trop grande consommation d’écran est délétère pour le développement du langage, de même qu’une télévision allumée « en fond ».

Les échanges sont plus restreints, et l’écran ne pourra jamais remplacer d’aucune façon les discussions entre les membres du foyer.

« A la différence des parents, la vidéo ne répond jamais quand l’enfant parle ou montre. Elle ne s’adapte pas à son niveau de connaissance et à ses éventuels messages corporels d’incompréhension. Elle ne sourit pas et ne tend pas la pomme quand l’enfant dit « pomme ». Elle ne reprend pas ce dernier avec bienveillance quand il prononce « ome » plutôt que « pomme ». Elle ne fait pas de chaque approximation phonétique un fertile jeu d’imitations sur le mode du « à toi, à moi ». Plus tard, elle ne reformule pas les expressions de l’enfant, elle n’enrichit pas ces dernières de mots nouveaux et elle ne corrige pas les syntaxes hasardeuses. Bref, en matière de langage, l’inefficacité des programmes audiovisuels éducatifs est non seulement expérimentalement avérée, mais aussi théoriquement inéluctable. »

« La fabrique du crétin digital » – Michel Desmurget

De plus, les émissions dites « éducatives » n’ont pas d’intérêt dans les acquisitions de l’enfant, ni langagières, ni d’autre type.

Un exemple de programme présenté comme « éducatif » mais absolument inutile, voire délétère pour l’enfant…

Une baisse des capacités d’attention et de concentration

L’écran stimule l’attention « réflexe », qui correspond à l’orientation de la vigilance à des stimuli extérieurs : lorsqu’on entend un bruit ou qu’on voit quelque chose bouger dans notre champ de vision, on tourne la tête pour regarder.

Or, pour obtenir l’attention « volontaire » et la concentration sur une tâche, il faut mobiliser des aptitudes bien différentes : ce sont des capacités acquises. L’enfant les développe progressivement à force d’être confronté à des activités qui les entraînent (colorier, jouer, regarder/lire un livre, etc.). Elles permettent également l’inhibition de l’impulsivité.

Une surexposition aux écrans va épuiser cette capacité d’attention volontaire et enfermer l’enfant dans l’habitude de se focaliser uniquement sur des stimuli extérieurs. Il perdra alors sa persévérance et aura une concentration limitée, ce qui va amputer sa capacité à apprendre.

Et même si la télévision est « en fond » et que l’enfant ne la regarde pas, il sera sans cesse interrompu dans ses activités (devoirs ou jeux), ce qui impactera aussi sa concentration.

De plus faibles capacités d’apprentissages

Le temps devant les écrans prive l’enfant de manipulations diverses, d’expériences de jeux et de découvertes, qui sont indispensables à son développement.

Cela va donc freiner l’acquisition de connaissances nouvelles, les capacités logiques et de raisonnement, ainsi que ses compétences d’apprentissage.

Surconsommation

L’enfant abandonné aux programmes télévisuels des grandes chaînes est exposé à un nombre incalculable de publicités. Et il se trouve que les créateurs publicitaires savent exactement comment rendre les jeunes accros à leurs produits.

Ces publicités sont souvent pour des produits alimentaires peu recommandables… les céréales ultra-sucrées X, les barres chocolatées Y, le fast-food Z… Sans parler du cartable et des baskets à l’effigie de leurs héros préférés.

Un véritable petit consommateur à séduire.

Surpoids, obésité

Baisse d’activité physique + consommation de produits peu adaptés + manque de sommeil = surpoids, voire obésité.

Si en plus l’enfant mange devant l’écran, c’est encore pire : son cerveau happé par le contenu visionné ressent moins la sensation de satiété. Il mange donc plus que nécessaire.

Violence

Exposés de plus en plus jeunes aux contenus violents, les jeunes banalisent l’agressivité et la violence.

On assiste alors à une désensibilisation des enfants face aux contenus violents. Tellement habitués à y être confrontés, ils sont moins choqués et sont également plus enclins à utiliser ce fonctionnement.

Certains films ou jeux vidéos montrent une violence extrême. La signalétique du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) et le classement PEGI (jeux vidéos) offrent des indicateurs qu’il est important de prendre en compte.

Je vois régulièrement dans ma pratique des jeunes de 7-8 ans jouer à des jeux vidéos classés PEGI 18… Comment espérer que ces enfants puissent être calmes, apaisés, concentrés en classe et non violents avec leurs camarades ?

Signalétique du CSA
Signalétique PEGI pour les jeux vidéos

Même les extraits de films ou de séries, diffusés sur les grandes chaînes en journée, comme bande-annonce du programme de la soirée, comportent parfois des scènes violentes.

Tabagisme, alcoolisme, conduites sexuelles à risque

Je passerai assez vite sur ces conséquences, que l’on observe à l’âge adulte.

Clichés dans les films (le héros fume ou se boit un petit verre de whisky), accès facile à la pornographie… Il est prouvé, d’après diverses données, qu’une surconsommation d’écrans est corrélée à une augmentation du tabagisme, de l’alcoolisme et des conduites sexuelles à risques.

Voilà pour un rapide tout d’horizon des risques de la surexposition des enfants aux écrans.

Vous pourrez retrouver le détail de nombreuses études dans le livre de Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm : La fabrique du crétin digital.

Bien entendu, l’objectif de ces informations n’est pas de faire peur ou d’angoisser les parents.

Mon but est de montrer que, oui c’est bien de vivre avec son temps, de se faire plaisir et laisser des moments d’écrans aux enfants, mais c’est tout de même important d’être vigilant et de ne pas faire n’importe quoi.

Encore une fois, c’est l’excès de temps et les contenus non adaptés qui auront des conséquences néfastes.

Mais alors, quelles solutions ?

Il existe de nombreuses campagnes de sensibilisation sur l’utilisation des écrans.

Je vais vous en présenter deux plus particulièrement, puis je vous donnerai les 10 points qui selon moi nécessitent une vigilance pour réussir la gestion des écrans au quotidien.

Les balises 3, 6, 9, 12

Initié par Serge Tisseron, psychiatre, et repris par de nombreux professionnels de santé, 3, 6, 9, 12 est un programme d’introduction progressive et raisonnée des écrans selon les âges.

Les repères correspondent aux quatre étapes essentielles de la vie des enfants : l’admission en maternelle, l’entrée au CP, la maîtrise de la lecture et de l’écriture, et le passage en collège.

Voilà les affiches et les principales recommandations :

Vous pourrez retrouver les détails de cette méthode sur le site internet : https://www.3-6-9-12.org/les-balises-3-6-9-12/

Plusieurs affiches et visuels ont également été créés :

Flyers disponibles en téléchargement sur : https://www.3-6-9-12.org/les-balises-3-6-9-12/

Les 4 pas

Psychologue, membre fondatrice du collectif COSE (Collectif Surexposition Ecrans), Sabine Duflo a créé la méthode des 4 pas.

Les « 4 pas », c’est 4 temps sans écrans pour favoriser le bien-être, les apprentissages et l’autonomie de l’enfant : pas d’écran le matin, durant les repas, avant de s’endormir, et pas d’écran dans la chambre de l’enfant.

Plus d’informations, vidéo, téléchargement du dépliant et d’affiches sur le site de Sabine Duflo : http://www.sabineduflo.fr/vous-et-les-ecrans-conseils-pratiques/

Flyers disponibles en téléchargement sur : http://www.sabineduflo.fr/vous-et-les-ecrans-conseils-pratiques/

D’autres ressources :

Livre La fabrique du crétin digital – Michel Desmurget

Interview de Michel Desmurget au Livre sur la place 2020

Livre Quand les écrans deviennent neurotoxiques – Sabine Duflo

Comment gérer les écrans avec mes enfants ? Ministère des solidarités et de la santé, avec plusieurs liens utiles

Mon enfant et les écrans, site de l’Union Nationale des Associations Familiales

OPEN : Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique

Campagne d’information : Le bon usage des écrans, pour gérer nous-mêmes, adultes, les écrans, aider nos proches, recommandations enfants, ados, adultes et quizz pour s’auto-évaluer

La campagne 3-6-9-12, des affiches et des infos sur le site Yapaka.be

COSE : COllectif Surexposition Écrans

ALERTE : Association pour L’Éducation à la Réduction du Temps d’Écrans

Association Joue Pense Parle

Groupe Facebook Parents unis contre les smartphones avant 15 ans

Cette liste est bien loin d’être exhaustive, vous pouvez ajouter en commentaires d’autres ressources utiles.

Maintenant qu’on a fait un petit passage en revue des recommandations existantes en matière d’écrans… Je vous propose les 10 points qui nécessitent selon moi une attention particulière.

Les 10 points de vigilance écrans à prendre en compte

1. Aucun écran pour les jeunes enfants

Aucun écran jusqu’à 2 ans minimum, et idéalement 3 ans.

(une exception en ces temps de pandémie : la visio avec mamie-papi !)

La meilleure solution est de repousser le plus longtemps possible les premiers temps d’écran.

C’est bien entendu plus facile à faire pour le premier enfant. Ensuite, lorsqu’il y a des grands frères ou grandes sœurs, le petit y sera probablement plus rapidement exposé. Mais rien n’empêche de rester vigilant.

Il s’agit d’user de stratégies pour maintenir le petit dernier éloigné des écrans pendant que les grands regardent : jouer à un jeu, le prendre en portage pendant qu’on cuisine, autoriser les grands à regarder la télévision durant le temps de sieste du petit…

2. Les écrans restent une activité parmi d’autres

Bien sûr que les écrans permettent de bons moments de loisirs. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’ils ne sont qu’une partie des activités de l’enfant.

Jouer, créer, construire, colorier, peindre, découper, coller, cuisiner, bricoler, inventer, se déguiser, jardiner, raconter, lire, courir, sauter, se balancer, empiler, transvaser, vider, remplir, faire rouler, parler, et recommencer encore et encore… sont indispensables à votre enfant pour son développement et ses apprentissages.

Les écrans ne doivent pas remplacer ces moments de création et de réflexion, car ces expériences sont essentielles pour son bien être.

Vous pourrez retrouver des infos sur le développement du jeu dans le livret « Accompagner le jeu de l’enfant », avec des solutions pour favoriser les premiers apprentissages.

L’étui Ma pause sans écran, créé par C. Vanhoutte, F. Lerouge et E. Job-Pigeard, orthophonistes, est également un chouette support pour des activités variées entre 0 et 6 ans.

Et puis, il ne faut pas avoir peur que votre enfant s’ennuie.

Le laisser s’ennuyer va l’aider à trouver seul des idées de jeux et
ainsi d’être à l’écoute de ses envies, ses besoins, ses goûts. Il pourra
alors développer son imagination, sa créativité et son autonomie.

Et ne vous inquiétez pas, passées quelques minutes, il aura trouvé quoi faire… et sans écran !

3. Veiller au contenu diffusé.

On évite de laisser l’enfant des heures devant Gulli avec des programmes inconnus entrecoupés de publicités.

On évite de surcroît les contenu non adaptés à l’âge de l’enfant, à la fois sur les programmes diffusés à la télévision (journal télévisé, séries ou films, programmes de divertissement mettant en scène des participants ayant le QI d’une huître…), sur les jeux vidéos (se référer aux recommandations PEGI), mais aussi sur Internet (ordinateur ou smartphone).

Lorsque plusieurs enfants utilisent un écran en même temps, il est important de veiller à adapter le contenu à la personne la plus jeune.

Par ailleurs, ça paraît tout bête, mais c’est important : on privilégie une luminosité d’écran douce et un son adapté, afin de limiter l’impact sensoriel pour les yeux et les oreilles. L’enfant est bien installé, à une distance raisonnée de l’écran.

4. Modérer le temps passé devant les écrans

« Nous, on regardait bien la télévision quand on était petits et on n’en est pas morts ».

C’est une phrase que j’entends souvent.

Hé oui, en effet. Seulement, dans les années 80, ou 90, il n’y avait qu’une télévision à la maison avec 6 ou 7 chaînes. Quand Papa regardait le journal télévisé ou Maman « Les feux de l’Amour », on n’était pas devant la TV, on était parti jouer.

Ce n’est pourtant pas si vieux les années 80-90 !

Les programmes destinés aux enfants étaient réservés à certaines tranches horaires, et il n’y avait pas de dessins animés en boucle à longueur de journée.

Aujourd’hui, les écrans c’est tout le temps et partout ! Il y a même des télévisions face aux caisses de grandes surfaces, dans la salle d’attente du médecin ou sur le fauteuil du dentiste !

Et souvent, on éteint un écran pour en prendre un autre.

Alors ça ne fait pas de mal de limiter un peu le temps que nos enfants passent devant.

Il est difficile de donner un repère de temps précis, tout dépend de l’âge de l’enfant, du temps qu’il fait (on aura plus tendance à regarder en hiver quand on ne peut pas sortir), de la période de l’année (vacances scolaires ou non…), ou des circonstances (maladie, confinement…).

On peut raisonnablement se dire que le maximum tourne autour d’une demi-heure à une heure par jour en moyenne… Certains jours, il n’y aura pas d’écran, d’autres il y aura plus d’une heure…

Pour accompagner l’enfant dans la gestion du temps d’écran et le responsabiliser de manière ludique, je vous invite à découvrir La boîte à limites, pour les enfants de 3 à 11 ans.

5. Des règles claires et fixes

Je ne sais pas si vous avez remarqué…

Quand on laisse entrevoir à l’enfant une possibilité, une ouverture, il s’y engouffre.

Les enfants sont forts pour capter nos ressentis et nos intentions.

S’ils sentent que « y a moyen », ils ne nous lâchent plus ! Si on hésite lorsqu’ils demandent la télé ou la console, on est foutu ! Ils nous repèrent à des kilomètres, et insistent jusqu’à ce qu’on cède.

Ça m’arrive assez souvent. Quand je dis à ma fille un non ferme, pas d’écran maintenant/aujourd’hui, c’est bon.

Mais quand je dis oui, on regardera un dessin-animé, après, pas tout de suite… C’est beaucoup plus compliqué, parce qu’elle aura tendance à se focaliser sur ce temps à venir et le réclamer inlassablement.

De même, son papa est un peu plus souple que moi à ce niveau-là, et elle le sait. Quand elle reste avec lui, elle lui réclame beaucoup plus souvent un dessin-animé qu’avec moi.

Des règles claires sur le temps d’écran : des moments de la journée ou des jours autorisés peuvent grandement simplifier la tâche. Comme ça, l’enfant est fixé et ne tente pas d’utiliser des stratagèmes pour négocier !

Par exemple : pas d’écran les jours d’école.

6. On privilégie certains moments de la journée, on en évite d’autre

Comme le préconise Sabine Duflo, il est important qu’il n’y ait pas d’écran le matin pour que l’enfant puisse mobiliser son attention et sa concentration en arrivant à l’école.

Pas d’écran pendant le repas est aussi une évidence : on profite de ce moment pour échanger en famille.

Pas d’écran dans la chambre, et pas d’utilisation d’écran avant de se coucher pour favoriser l’endormissement et un sommeil de qualité.

Il est possible de proposer un temps d’écran en fin de matinée ou en fin d’après-midi, après avoir bien profité d’activités diverses et après être allé à l’extérieur.

7. Prévoir le moment d’arrêter

Avant d’allumer l’écran, se mettre d’accord avec votre enfant sur le temps que durera la session est important.

Cela peut être :

  • une durée (« tu regardes 30 min »), dans ce cas vous pouvez utiliser un Timer qui sonnera quand le temps sera écoulé.
  • une limite d’heure (« tu regardes jusqu’à telle heure », « quand l’aiguille sera sur le 6 »).
  • une limite situationnelle (« tu regardes jusqu’au temps du repas », « jusqu’au moment de partir »).
  • le temps du contenu (« tu peux regarder deux épisodes et après on arrête », « tu peux regarder le film entier »).

Il est important de prévenir votre enfant quand l’arrêt est imminent (« il reste 5 minutes« ). Cela lui permet de se préparer.

De préférence, s’il regarde un dessin-animé long qu’il faut arrêter, évitez de couper en plein milieu d’une scène d’action. Vous pouvez attendre que le calme revienne dans l’histoire, cela simplifiera l’arrêt en évitant une frustration trop grande.

En cas de crise, vous rappelez la règle (« on avait dit que tu arrêtais quand… ») et vous pouvez détourner son attention de l’écran en proposant un jeu, une activité ensemble, une sortie, un temps de repas…

On pourrait penser, à tort, que si on permet un temps d’écran, l’enfant sera « rassasié » et s’en détachera plus facilement pour passer à autre chose. Mais ce n’est pas le cas. C’est même souvent pire. Il y a une sorte d’addiction qui se crée assez rapidement.

En tous cas, je l’ai remarqué pour ma fille : dans des périodes où l’on est plus souples et où on l’autorise plus souvent, elle réclame encore plus après.

Donc l’idée du « je lui permets l’écran, comme ça après il me lâchera la grappe avec ça »… ça ne fonctionne pas !

8. Et si on discutait de ce qu’on visionne ?

Mettre des mots sur ce qui est vu, c’est important.

Pendant que votre enfant regarde, vous pouvez commenter ce qui se passe (en prenant garde à ce que ça ne soit pas trop lourd quand même… On évite les « c’est qui, lui ? Tu as vu ? C’est qui ? Il fait quoi ? Comment ça s’appelle, ça ? Ho, et lui, c’est qui ?… » Remarquez, si vous faites ça, au moins il risque de moins la demander, la télé !)

Commenter permet de mettre des mots sur ce que votre enfant regarde et ainsi en faire un spectateur actif. Cela lui permet d’accéder à la compréhension de scènes qu’il n’aurait peut-être pas su interpréter sans votre intervention.

Vous pourrez également aborder le vocabulaire des émotions, ressenties face aux contenus visionnés (joie, tristesse, peur, colère…).

Après, vous pouvez demander à l’enfant s’il a des questions par rapport à ce qu’il vient de regarder.

On parle de ce qu’on a regardé.

Si votre enfant adore regarder Cars ou La Reine des Neiges (Libéréééééée Délivrééééée… on connaît bien ça ici !), vous pouvez rester avec lui lorsqu’il regarde et discuter de certaines scènes. Et vous pouvez proposer de lire le livre de l’histoire, comme support d’échange, pour pouvoir reprendre ensemble les moments du film.

9. Garder en tête qu’on n’a pas besoin des écrans pour apprendre.

On veut nous faire croire que les écrans sont essentiels pour un bon apprentissage.

TBI à l’école (Tableau Blanc Interactif) – Tablettes pour les collégiens – ENT (Espace Numérique de Travail) – Lycée 4.0 – recherches sur Internet…

Si tous ces outils sont bien pratiques, ils ne sont pas indispensables.

Saviez-vous que des parents de la Silicon Valley, dirigeants ou cadres dans des sociétés comme Apple, Google, Microsoft, Facebook… mettent leurs enfants dans des écoles sans écrans ?

N’ayez donc pas peur que vos enfants soient « en retard » s’ils n’utilisent pas les écrans… Tout est aujourd’hui très intuitif, et la prise en main d’un smartphone ou d’un ordinateur s’acquiert très rapidement. Regardez, nous, on a bien réussi à apprendre à s’en servir sans les avoir utilisés dans notre jeunesse !

On apprend bien mieux en manipulant qu’avec un écran !

10. On montre l’exemple nous-même

Oui, ça ne fait pas toujours plaisir à entendre. C’est pour ça que je mets ce point en dernier !

Mais si on est nous-même scotché à notre smartphone toute la journée, quelle crédibilité peut-on avoir en fixant des limites à notre enfant ?

De plus, dès la naissance et au fur et à mesure qu’il grandit, le tout-petit fonctionne par imitation : il imite les personnes avec lesquelles il passe du temps, adultes comme enfants. Alors, si tout le monde est focalisé sur son téléphone, ça n’est pas terrible comme attitude à transmettre…

Pas facile pour nous : nos applis, les réseaux sociaux et divers sites Internet sont justement conçus pour qu’on n’ai pas envie de les quitter ! Ils activent dans notre cerveau l’hormone responsable du plaisir, de la motivation et de l’addiction : la dopamine.

Pour comprendre comment ça fonctionne, je vous invite à visionner cette série de vidéos.

Loin de moi l’idée de vouloir donner une leçon ou culpabiliser, je ne suis pas exemplaire en la matière.

Quand je passe du temps avec mes filles, je laisse volontairement le smartphone loin de nous pour être moins tentée de le consulter (quand on lit un livre, quand on fait un jeu, quand on va dehors…). S’il est à portée de main, je sais que c’est foutu et que je le consulterai de manière compulsive (saleté de dopamine)…

L’important est déjà de pouvoir prendre conscience de nos propres pratiques, pour réussir à nous adapter et trouver un équilibre.

Pour conclure

Les écrans, c’est sympa, mais ça reste un loisir parmi d’autres.

J’ajoute cette juste remarque de Michel Desmurget :

« A ce jour, aucune étude n’indique que la privation d’écrans à usage récréatif pourrait conduire à l’isolement social ou à quelque trouble émotionnel que ce soit ! Par contre, un grand nombre de recherches soulignent l’impact lourdement préjudiciable de ces outils sur les symptômes dépressifs et anxieux de nos enfants. […] Entre les deux options, le choix semble donc clair ; d’autant plus clair au demeurant qu’il ne s’agit pas ici d’interdire tout accès numérique, mais de s’assurer que les temps d’usage sont maintenus sous le seuil de nocivité. »

La fabrique du crétin digital – Michel Desmurget

Je termine par deux affiches de Virginie Maillard – Bougribouillons, que vous pourrez retrouver sur son site :

En conclusion, prenez plaisir à être ensemble, à profiter de chouettes moments de jeux, de complicité, de partages, de discussions… Et ajoutez de temps en temps de chouettes moments d’écrans, toujours avec modération 🙂

Et vous, vous gérez comment les écrans à la maison ?

A bientôt,

Nathalie

Les liens des livres de cet article mènent vers la librairie Eyrolles et sont affiliés, c’est à dire que si vous commandez en cliquant sur ces liens, vous payez le même prix qu’ailleurs, mais une toute petite partie de la somme me sera reversée. J’ai volontairement choisi une librairie indépendante parisienne (frais de port à 0,01€ à partir de 15€ d’achat) pour éviter le géant Am*z*n. Vous pouvez aussi commander ailleurs, vous faites ce que vous voulez 🙂

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  1. Bravo pour cet article presque complet 👌 il ne manque plus que @Laboitealimites pour aider et accompagner les parents de manière ludique 😉 Bien à vous, Natacha

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