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6 ans à la crèche : merci (ou le travail formidable des pros de la petite enfance)

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Dernière mise à jour le juillet 11, 2022

Juillet 2022 : Fête de la crèche.

Plein de stands de jeux, d’activités, de gâteaux. Un petit spectacle. Des enfants qui s’amusent. Des parents ravis et des professionnelles souriantes partout.

De quoi nous faire garder le meilleur de cette belle année, parfois ternie par le covid (« il faut faire tester votre enfant pour la 3ème fois ce mois-ci, c’est le protocole »…!) (mais dites-moi qui pond ces protocoles ?!) (bref, le covid, c’est relou mais on s’adapte !)

La fête de la crèche, c’est un chouette moment. Surtout celle-ci, qui a une saveur particulière : c’est la dernière pour notre petite Mélodie, bientôt 3 ans.

Après plus de 2 ans à la crèche, il ne lui reste maintenant que 2 semaines avant de la quitter définitivement, direction l’école maternelle !

Une belle année se clôture, riche en activités, sorties et bons moments.

On nous l’a répété je ne sais combien de fois. Nous le disons nous-mêmes, de plus en plus souvent :

« Ca passe vite ».

Et c’est vrai.

Dans ma tête, je refais le calcul. 6 ans de crèche cumulés !

Valentine a commencé la crèche fin août 2017. Elle l’a quittée en juillet 2020, en plein covid.

Entre temps, Mélodie a pris son relais en janvier 2020… Et quel relais !

Je pense que toute l’équipe s’en souvient !

L’adaptation de la crèche de Mélodie a été… plus que chaotique.

J’en ai encore la boule au ventre rien que d’y penser.

Mélodie a toujours été très sensible et émotive, dès ses premières semaines de vie. Tout a toujours été très exacerbé.

J’ai déjà parlé des nuits de Mélodie et de la difficulté d’être parent d’un enfant qui pleure beaucoup.

Je me doutais que l’adaptation à la crèche serait une étape pas simple à franchir. Je n’avais pas imaginé à quel point !

On a commencé l’adaptation à ses 4 mois. Progressivement.

Puis, quelques semaines après, j’ai dû la laisser 3 jours d’affilée car j’allais en formation.

Pleine d’espoirs, je l’ai confiée le premier matin de formation, très confiante. Je connaissais bien l’équipe, depuis près de 3 ans, puisque Valentine y était déjà.

Mais au bout de quelques heures, ça a été la douche froide.

Mélodie pleurait. Hurlait. S’époumonait.

Allaitée, elle refusait de boire dans n’importe quel biberon (comme tous les parents, on en a essayé des tas différents, rien n’y a jamais fait !) Son papa aussi avait tenté plusieurs fois, en vain.

Elle ne buvait pas et ne dormait pas.

Je sais que l’équipe avait tout essayé. Mais rien n’y faisait.

J’ai dû me rendre à l’évidence.

Je n’ai pas eu d’autre choix que de refaire des allers-retours pour l’allaiter.

Je n’ai pas eu d’autre choix que d’adapter mon planning hebdomadaire. J’ai d’ailleurs une chance inouïe d’avoir pu le faire, j’en ai conscience.

Alors, je prévoyais. La déposer à 8h30 – revenir à midi pour l’allaiter – revenir à 16h pour l’allaiter à nouveau. Et parfois même repartir encore au travail après, quand papa prenait le relais.

Quelle pression, chaque jour. Pas un moment de répit.

Et pourtant, même comme ça, elle pleurait tout de même à la crèche.

Et elle se réveillait encore aussi plusieurs fois les nuits.

L’oppression.

Je venais de reprendre le travail depuis quelques semaines, j’étais épuisée. Et encore, j’étais « privilégiée » ! J’avais pu prolonger un peu mon « congé » maternité** et je pouvais adapter mon planning.

Le COVID m’a sauvée.

Je le dis souvent. Pour moi, le covid et le confinement total de mars 2020 ont été une bénédiction. Un cadeau du ciel !

Un mois et demi après les débuts à la crèche (chaotiques) et ma reprise du travail (compliquée), avec une cadence qui me dépassait totalement…

J’ai pu m’arrêter et reprendre le rythme de mon bébé.

Génial !

J’ai savouré chaque instant. Chaque jour, j’étais heureuse d’avoir ce répit. On était ensemble, il faisait beau et c’était chouette. Les filles aussi appréciaient ce rythme si spécial.

On a réussi à s’arranger pour que Mélodie ne retourne pas tout de suite à la crèche. Je suis restée en planning allégé tout l’été 2020. Et on a profité, avant le retour à la réalité…

Septembre 2020 : la rentrée.

Enfin, je vais pouvoir reprendre une vie « normale ». A ce moment-là, Mélodie a un an. Elle est diversifiée. Elle ne boit toujours pas au biberon, mais prend de l’eau au verre. Elle mange des purées et des aliments solides.

Bref, les journées sont censées se passer bien mieux maintenant !

Ca, c’était la théorie…

Mais dans la réalité, c’était pas encore tout-à-fait ça !

Elle pleurait encore beaucoup. Notamment pour les siestes, que l’équipe ne parvenait à lui faire faire qu’en poussette.

A la maison aussi, pour nous, les siestes c’était compliqué. Au sein, en portage, en voiture… On faisait de notre mieux, parce qu’on n’avait pas trouvé non plus de solution miracle !

On avait même essayé de la laisser pleurer, ça ne fonctionnait pas plus (et les pleurs se transformaient en hurlements inhumains, ça nous rendait malades !)

Et là, la sentence tombe : la convocation.

Convocation avec le médecin de crèche.

Votre fille pleure beaucoup. Que se passe-t-il ?

J’ai beaucoup culpabilisé. Je me suis demandé ce qu’on avait pu faire de mal pour qu’on en arrive là.

Je me suis demandé d’où venait ce tempérament, ce besoin intense de la part de ma petite.

J’ai entendu parler de « BABI » : Bébé Aux Besoins Intenses. Je me suis dit qu’on était peut-être dans ce cas de figure.

Mais je passais quand même mon temps à me demander ce que j’avais raté. Ce que j’aurais dû faire autrement.

Certains m’ont dit que c’était à cause de l’allaitement.

Mais j’avais allaité ma première fille Valentine pendant 13 mois, et à son arrivée à la crèche elle a pris le biberon sans problème, et a fait des siestes rapidement de façon autonome autour de ses 6 mois.

Je savais que le problème ne venait pas de l’allaitement (même si c’est toujours assez facile de culpabiliser les mères sur ce sujet-là).

Mais j’ai fini par me rendre à l’évidence : nous étions tous en train de faire de notre mieux et, même si ça n’allait pas encore, ça allait finir par s’arranger.

On a essayé de trouver des solutions ensemble. De se fixer des petits objectifs.

On a tenu bon. Nous, parents.

Mais aussi toute l’équipe de la crèche.

Elles n’ont pas lâché.

Chaque matin, je déposais la petite en pleurs.

Certains jours, j’ai même eu peur qu’ils me disent qu’ils ne voulaient plus prendre ma fille, parce qu’elle pleurait trop.

Je sais que Mélodie a pu mettre par moments l’équipe en difficulté. Que les professionnelles ont dû s’adapter et que ça n’a pas toujours été facile.

Elles faisaient preuve de beaucoup de bienveillance et d’une énergie considérable.

Si j’ai raconté cela, ce n’est pas (uniquement) pour raconter ma vie.

Mais aussi pour souligner que nous, parents, avons de la chance de croiser le chemin de professionnelles de la petite enfance, pour la plupart impliquées dans leur travail et énormément investies et bienveillantes.

Ca n’a l’air de rien, mais c’est tellement précieux.

Je vois aussi l’envers du décor

En tant que formatrice pour les pros de la petite enfance, j’échange régulièrement avec elles sur divers aspects de leur métier.

Et je sais qu’elles prennent leur travail à cœur. Elles cherchent à tenir compte de chaque enfant dans sa singularité. Pour l’accompagner et lui permettre d’évoluer à son rythme.

Depuis que j’ai le blog et les emails chaque lundi, j’ai beaucoup de retours de la part de pros de la petite enfance.

Elles se questionnent, se forment, évoluent, cherchent à faire du mieux possible.

Accompagner les petits dans leur développement moteur, cognitif et émotionnel, tout en prenant en compte les particularités de chacun pour les faire évoluer au mieux… Rien que ça !

Enfants qui pleurent, qui ont des difficultés à manger, à dormir, à marcher, à parler… Enfants avec handicaps, qui ont besoin d’adaptations spécifiques… Les professionnelles doivent faire preuve d’une remise en question permanente et s’adapter au quotidien.

Sans compter qu’il faut composer avec chaque famille, ses demandes, ses besoins, ses attentes, ses croyances…

Travailler avec « l’humain », c’est déjà pas facile.

S’occuper de tout-petits en développement, qui ont des besoins intenses, des émotions à fleur de peau et les accompagner vers l’autonomie, encore moins.

Mais faire au mieux avec les enfants et leurs familles, avec bienveillance, dans le respect de leur rythme et de leur développement… quelle mission de vie !

Alors, pour tout ce que font les professionnelles de la petite enfance chaque jour, pour leur entrain, leur bonne humeur et leur implication… Merci !

Merci !

Aujourd’hui, Mélodie adore aller à la crèche.

Il y a quelques semaines, un jour où elle était à la maison, elle m’a dit : « mais moi je veux aller à la crèche aujourd’hui ! »… de façon très déterminée !

Comme quoi… Quand on voit son parcours, tout arrive ! Quelle jolie victoire !

Je le dis assez souvent si vous me lisez depuis un moment : « tout finit par passer ». Et c’est bien vrai !

Merci aux équipes de crèche qui font un travail remarquable.

Merci aux assistantes maternelles qui sont pour la plupart investies avec passion dans leur métier.

Enfin, un énorme merci tout particulier à l’équipe de la crèche de mes filles, où elles sont allées pendant 6 années au total… Elles ont pu s’y épanouir avec joie.

C’était bien plus qu’un mode de garde… C’était leur deuxième maison.

Un lieu de refuge où elles étaient accompagnée, entourées, aimées.

Et ça, ça n’a pas de prix.

A très vite pour de prochains articles et vidéos, et n’oubliez pas de vous abonner à mes emails si vous n’y êtes pas encore !

Nathalie

** : Depuis que je suis maman, ce terme de « congé » maternité me fait bien rire. Il y aurait tant à dire sur le sujet que ça fera peut-être l’objet d’un prochain article !

Par choix, j’ai mis les pros de la petite enfance au féminin, car ce sont majoritairement des femmes. Si vous êtes un homme pro de la petite enfance, ne m’en voulez pas trop 🙃

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